Vive le sport

Renault présente la R5 Turbo en janvier 1980 au salon de Bruxelles. La citadine à succès de huit ans d’âge se transforme en bête de course.

Le projet implique Jean Terramorsi (décédé peu après), Henri Lherm, Gérard Larousse et Bernard Dudot, au sein de la récente entité Renault Sport.

Une R5 dopée et spectaculaire

Le moteur est un modeste « Cléon Fonte » de 1 397 cm³, assorti d’une culasse alu, dopé par un turbocompresseur Garett et préparé par Serge Masset et Philippe Chasselut. 160 chevaux en sont extraits. L’usage du turbo représente une première pour une voiture française. En outre, ce bloc est implanté dans l’habitacle en arrière des sièges avant, imposant d’importants renforts de caisse.

Avec sa livrée rouge-orange ou bleu biton, ses pare-chocs massifs et aérés, ses ailes arrière extrêmement larges ouvertes de part et d’autre, ses jantes spectaculaires, la bête impressionne. Le pavillon et les ouvrants sont en aluminium, les ailes et le capot en polyester, garantissant un poids limité à 970 kg. La bombe atteint 210 km/h et réalise le zéro à 100 km/h en 6,4 secondes. Le moteur affectionne les hauts régimes et le turbo tarde à répondre. Il en résulte un caractère résolument sportif. Le comportement est agile et efficace, mais assez brutal.

Coloré et « design », contrasté avec la carrosserie, l’intérieur est signé Bertone. Il s’équipe d’un volant deux branches en position asymétrique.

Dévoilée en 1982, la Turbo 2 perd son intérieur spécifique et ses ouvrants en aluminium. Les boucliers et bas de caisse sont désormais anthracites.

Un vrai palmarès

Disparue en 1986, la R5 Turbo, a connu de nombreuses versions compétitions clients, dont la Maxi Turbo (350 ch). Elles ont enchanté des générations de pilotes par leur comportement exemplaire et leurs performances. La R5 remportera le championnat de France des Rallyes de 1980 à 1984, avec Ragnoti, Saby et Thérier.

Modifiée chez Heuliez et achevée chez Alpine à Dieppe, la R5 Turbo a été produite à 4 857 exemplaires.