La renégate

Issue d’une collaboration entre Volkswagen et Porsche, la 914 est une bâtarde pour les puristes. D’autant plus qu’elle est vendue en Europe sous le badge VW-Porsche. En revanche, aux Etats-Unis, c’est une Porsche.

Le style de ce roadster deux places de 3,98 m n’emprunte rien aux deux marques. La ligne tendue, en coin, au profil presque symétrique n’a rien des rondeurs habituelles d’une Porsche. Le toit amovible prend place dans le coffre et impose une épaisse arche. Les clignotants et feux de position disposés verticalement sur les ailes, les boucliers ornés d’une large bande chromée et les couleurs vives très « seventeen » en font une proposition décalée, au modernisme assumé.

La 914 offre le choix entre deux moteurs Boxer placés en position centrale. Le quatre-cylindres (1.7 injection, 80 ch) est fourni par VW et ne permet pas de dépasser 177 km/h. Seule la six-cylindres 2.0 de 110 ch appelée 914/6 adopte une motorisation Porsche, qui l’emmène à 200 km/h.

Un roadster efficace

La 914 ne joue pas la débauche de puissance mais offre un comportement typé kart qui la rend très plaisante à piloter, tout en étant rassurante. Le conducteur est en position très basse et l’auto est insensible au roulis. Les quatre freins sont équipés de disques.

Vendue trop cher, la 914/6 est retirée du catalogue en 1972 après seulement 3 551 unités produites. Un quatre-cylindres 2.0 Boxer d’origine Volkswagen développant 100 ch prend alors place dans la gamme, autorisant 190 km/h en pointe.

La 914 quitte le marché européen en 1975 et reçoit aux Etats-Unis, qui ont absorbé l’essentiel de la production, d’épais pare-chocs de sécurité. Sur ce marché, les premières normes antipollution sont venues grever la puissance disponible.

La 914 disparaît définitivement en 1976. Avec 118 979 exemplaires produits, on ne peut pas parler d’échec. Elle est aujourd’hui reconnue comme une vraie Porsche.

Une 914/6 de 220 ch a terminé 6^ème aux 24 Heures du Mans 1970 et première de la catégorie GT.