MATRA SIMCA Muréna, elle remplace la Simca Bagheera.
La Talbo Matra Muréna dessinée par Antoine Volanis dispose d'un moteur en position centrale, il entraîne les roues arrière. Un kit porte la puissance à 142 ch et permet d'atteindre 210 km/h.
Une originale tuée par les financiers
Matra Automobile intègre PSA en 1978 à la suite du rachat de Chrysler Europe, ex Simca. Ce contexte complexe va grever la carrière de la nouvelle Murena présentée au Salon de Paris 1980 et griffée Talbot-Matra.
Ce coupé remplace la Bagheera dont il reprend une caractéristique originale : les trois places de front, le siège central étant rabattable. De fait, nombre de ses caractéristiques sont atypiques. La carrosserie est en matériaux composites et certains éléments sont faits de Sheeld Moulding Compound ou SMC, un matériau composé de chutes de fibres de verre. Le châssis cadre autoporteur en tôle reçoit une protection anticorrosion innovante : la galvanisation à chaud par adjonction de zinc.
Le moteur est en position centrale. Disposé transversalement, il entraine les roues arrière.
Un dessin sportif
Le crayon d’Antoine Volanis accouche de formes simples et agréables. Le capot plongeant sur des phares escamotables est typique de l’époque. Les surfaces vitrées sont importantes, notamment au niveau du hayon. L’avant agressif s’orne d’une large bande de phares additionnels et de bourrelets caoutchouteux. Le coffre est placé à l’extrême arrière.
Sur le papier, le coupé de 4,07 m, qui fleure bon la réalisation artisanale, a de quoi séduire, d’autant qu’il s’en tient à une tonne.
Malheureusement, sa planche de bord est laide et fait penser à celle d’une berline. Quant aux sièges, Matra aurait pu les placer dans son prototype de monospace P16 (1979) ! La sportivité n’est pas là.
Une motorisation insuffisante
Les moteurs sont des quatre-cylindres Talbot à la puissance juste suffisante : un 1.6 92 ch et un 2.2 118 ch, autorisant respectivement 182 et 197 km/h. Renault s’est opposé à l’utilisation d’un moderne 2.0 qui allait équiper la Fuego.
Pour les amateurs de puissance, un kit proposé par le réseau à partir de 1981 permet de tirer 142 ch du 2.2. En 1983, il sera monté en usine sur la Murena S, qui atteint 210 km/h.
Le châssis rigoureux aurait supporté des cavaleries plus importantes, mais PSA, à la manœuvre et en difficultés financières, enterra plusieurs propositions de versions réellement puissantes, dont la 4S (2.2 multisoupapes 180 ch).
Distribuée par Peugeot Talbot, desservie par un imbroglio de marques, la Murena est retirée du catalogue en 1983 alors que PSA venait de rompre brutalement avec Matra, qui s’était tourné vers Renault.
Produite à 10 680 exemplaires, soit beaucoup moins que la Baheera, la Murena, sera championne de France de Rallye-Cross 1983 et 1984.
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