RENAULT Fuégo Histoire d'une séductrice.
Renault reprend la plate-forme de la R 18, avec un train avant mofifié pour proposer un Coupé sympathique dessiné par Michel Jardin de l'équipe de Robert Opron.
Feu follet
Renault présente la Fuego au journal télévisé Soir 3, le 25 février 1980, un coupé quatre places
La Fuego, exposée au salon de Genève 1980, adopte comme ses prédécesseurs 15 et 17 un design atypique, transposé cette fois dans les années 80. Œuvre de Michel Jardin et de l’équipe de Robert Opron, il associe des formes courbes à un avant impersonnel et un arrière bulbeux. Une bande noire à cannelures court sur les ailes avant et se prolonge sur toute la partie arrière. Les boucliers remontent vers les optiques. La ligne générale étirée sur 4,35 m évoque la Porsche 924 et l’aérodynamique est soignée. Même si elle est plutôt chère, la Fuego séduit à son lancement.
Sur une plate-forme de R18 est greffé un train avant à déport négatif qui évite les mouvements parasites dans la direction.
Le confort avant tout
Cela se gâte lorsqu’on regarde les moteurs : 1 397 cm3 de 64 ch associé à une boîte 4 rapports (TL et GTL) et 1 647 cm3 de 96 ch (GTS), donnés respectivement pour 158 et 180 km/h. Ainsi la Fuego n’a pas de prétention sportive. Peu après, un 2.0 développe 110 ch (TX et GTX).
L’intérieur à la planche de bord un peu tarabiscotée, peut accueillir une famille. Sur les premiers millésimes, les moquettes sont colorées et les sièges remontent pour servir d’appuie-tête. Son crédo est bien le confort.
Voiture typée à l’originalité mal comprise, évoquant trop les banales 18 et 14, la Fuego va très vite passer de mode et susciter les moqueries, comme les 15 et 17 avant elle. Face à la vogue des GTI, elle n’a pas de dynamisme à proposer. Les ventes vont rapidement plonger.
Une Turbo très sympa
Heureusement la 1.6 Turbo 132 ch arrive en 1983, avec des stickers voyants, une présentation intérieure spécifique et un équipement princier : ordinateur de bord huit fonctions, première condamnation centralisée à télécommande infrarouge, chaîne hi-fi optionnelle. Cette Fuego-là présente un vrai intérêt, la barre symbolique des 200 km/h est juste atteinte et le caractère est plus affirmé que la R18 Turbo.
Equipée d’un 2.0 turbo-diesel en 1982, la Fuego devient le Diesel le plus rapide de son temps (175 km/h), tout en étant très économique à l’usage. Ouvrant la voie à un mariage très développé des décennies plus tard, elle est trop en avance et ne séduit pas.
Le coupé Renault reçoit un léger lifting en 1983, ainsi qu’une nouvelle planche de bord sophistiquée à casquette. Il disparaît en 1985 et ne sera pas remplacé. La Fuego, qui a connu une petite carrière américaine, a fini sa route en Argentine en 1992, où elle avait bénéficié d’un deuxième restylage inspiré des R21. Les 265 367 ventes au total furent bien loin des ambitions de départ.